Les cours d’eau de l’A.A.P.P.M.A. des pêcheurs de Tulle sont essentiellement constitués de rivières de première catégorie, c’est-à-dire à salmonidés dominants.

 

L’espèce de référence est la truite commune ou truite Fario.

Dans un cours d’eau de première catégorie piscicole, on doit aussi trouver d’autres espèces de poissons adaptées aux conditions de vie de la truite, à savoir des eaux fraîches et bien oxygénées :

Notons que le goujon, présent aussi, supporte des eaux moins fraîches.

Le chevaine, le barbeau fluviatile, la vandoise sont aussi présents dans les parties plus lentes aux alentours de Tulle.

Une autre espèce de salmonidé fréquente nos cours d’eau : l’ombre commun, fruit d’une acclimatation de l’espèce réussie par les actions d’alevinage de l’AAPPMA.

Par ailleurs, la Corrèze et ses affluents hébergent certaines espèces de poissons migrateurs à haute valeur patrimoniale : le saumon atlantique, l’anguille européenne.

En ce sens, notre responsabilité à maintenir, créer ou recréer leurs zones de vie est importante.

Les poissons :

La truite (Salmo trutta)

  • Taille réelle adulte : variable selon l’âge. Dans nos rivières, on considère qu’une truite de 3 ans mesure environ 18 à 20 cm.
    Une truite de 52 cm a été capturée sur un affluent de la Corrèze, elle était âgée de 10 ans.
  • Habitat : eaux fraîches et turbulentes bien oxygénées. La truite est très sensible à la température de l’eau : au-delà de 23°c , si la température persiste, elle peut mourir.

    Elle a besoin d’habitats très variés :
    – jeune, elle vit dans les endroits peu profonds, au milieu de graviers.
    – plus elle grandit, plus elle va rechercher des caches (racines, blocs rocheux..) et des endroits profonds et ombragés.

  • Nourriture : La truite est carnivore et a un régime alimentaire varié : larves d’insectes, vers, mollusques, crustacés (par exemple; crevettes d’eau douce ou gammares), insectes terrestres et aquatiques, petits batraciens, poissons ,bref, tout ce qui passe à sa portée.

    Pour s’alimenter elle se déplace parfois et sort de sa cache.
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  • Reproduction :

    De octobre à décembre, selon les débits et la température de l’eau. En effet, il faut que les débits soient suffisants pour que les adultes puissent remonter frayer dans les petits ruisseaux. Il faut que l’eau soit aux alentours de 6 ° pour que le frai se déclenche. Il y a plus de mâles que de femelles. La femelle creuse un nid puis le recouvre après la ponte.

    Le développement des œufs enfouis dans les graviers pendant l’hiver se fait en fonction de la température de l’eau. On dit qu’il faut environ 400 degrés-jours entre la ponte et l’éclosion, c’est-à-dire 40 jours à 10° ou 80 jours à 5°. En clair, il faut au moins 3 mois !

  • Ensuite les alevins continuent à vivre enfouis entre les graviers. Heureusement que l’eau se réchauffe au printemps sinon il faudrait encore 3 mois avant que les alevins sortent des graviers pour aller se nourrir.
    Ensuite ils se dispersent vers l’aval.

  • À savoir :
  • Menaces : Elles sont multiples et parfois difficiles à mettre en évidence.

    Comme chaque espèce, il faut qu’elle puisse accomplir l’ensemble de son cycle de vie.

    – Au stade œuf, il faut que les frayères ne soient pas colmatées par de la boue, du sable, des fines. L’impact des piétinements entraîne l’érosion des berges, pollutions diffuses.

    – Au stade alevins, il faut des eaux propres et des gravières non colmatées. Il faut aussi des zones de refuge en cas de montée rapide des eaux : bras morts, bordures en creux, racines( impact des débits artificiels liés au fonctionnement des ouvrages hydro électriques).

    – Pour sa croissance, il faut que l’alimentation soit importante ( impact des pollutions diffuses ) et qu’elle puisse se cacher facilement (impact du manque d’habitats).

    – Au stade adulte, il faut que les mâles et les femelles puissent rejoindre les zones de frayères les plus efficaces c’est-à-dire sur les petits ruisseaux des têtes de bassin versant (impact des obstacles infranchissables dans le lit des cours d’eau).
    Par ailleurs, il faut que des zones de graviers soient bien présentes, c’est-à-dire que les sédiments circulent et puissent être rebrassés par les débits naturels de la rivière.

  • Pour en savoir plus
  • Sur la problématique des seuils:

    -Barrages de Vezins et de Poutès : deux projets exemplaires de restauration de la continuité

    -Continuite-Ecologique-Hydroelectricite

Le vairon (Phoxinus phoxinus)

  • Taille réelle adulte : Environ 8 cm.
  • Habitat : Eaux fraîches claires et bien oxygénées, zone à truite. Se tient souvent en bordure des zones de courant.
  • Nourriture : Opportuniste il est omnivore : larves, vers, débris végétaux.
  • Reproduction : A l’approche de la reproduction, les poissons, surtout les mâles, deviennent très colorés avec des “boutons de noce ” ( tubercules) blancs sur la tête.

    Les pontes sont fractionnées, chez nous plutôt en mai-juin.

    Les œufs adhérents sont pondus sur les graviers propres et bien oxygénés.

  • Menaces : Très sensible à la qualité de l’eau il peut vite se raréfier.
  • À savoir : Le vairon a l’odorat très sensible et la cohésion du banc est maintenue par des odeurs.
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Le chabot (Cottus gobio))

  • Taille réelle adulte : environ 10cm.
  • Habitat : Eaux fraîches claires et bien oxygénées, zone à truite.  Il  adore les fonds caillouteux pour se cacher sous les pierres
  • Nourriture : Il se nourrit la nuit en aspirant ses proies constituées surtout de larves d’insectes et d’invertébrés.
  • Reproduction :

    Au début du printemps, le mâle attire la femelle dans son abri en émettant des sons. La femelle pond ses œufs sous les cailloux de l’abri du mâle puis disparaît. C’est le mâle qui garde les œufs en les ventilant pendant plusieurs semaines. Les alevins sortent des œufs au bout d’environ 25 jours et se cachent sous les cailloux.

  • Menaces : Poisson sensible à la qualité de l’eau et à la température. Il n’aime pas les obstacles verticaux (chutes, murs, sortie de buse). Il ne saute pas mais rampe entre les blocs pour franchir les obstacles.
  • À savoir : Le vairon a l’odorat très sensible et la cohésion du banc est maintenue par des odeurs.

    Il semble que le chabot ait des ancêtres marins et qu’il se soit progressivement adapté (millions d’années)  à l’eau saumâtre puis douce à la faveur des glaciations, déglaciations.

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La loche franche (Barbatula barbatula))

  • Taille réelle adulte : environ 10cm.
  • Habitat : Les eaux fraîches claires et bien oxygénées, zone à truite. Elle adore les fonds caillouteux pour se cacher sous les pierres.
  • Nourriture : Petites proies, gammares (crevettes d’eau douce)

    Essentiellement nocturne, elle trouve ses proies grâce à ses barbillons.

  • Reproduction : En avril, mai et juin. Les œufs sont pondus sur les graviers les mousses ou les plantes aquatiques.
  • Menaces : Les obstacles verticaux (chutes, murs, sortie de buse, etc…) .
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La lamproie de Planer (Lampetra planeri)

  • Taille réelle adulte : Environ 10 cm.
  • Habitat : Tête de bassin versant, ruisseaux avec des zones à truites. Zones calmes avec des dépôts de sédiments.
  • Nourriture : Les adultes ne se nourrissent pas. Les larves enfouies dans les sédiments se nourrissent en filtrant le plancton apporté par le courant.
  • Reproduction :  Au moment du frai, au printemps, les adultes se regroupent en formant des boules de lamproies avec accouplements multiples. Ensuite, ils pondent dans un nid de graviers puis meurent. Les larves restent enfouies dans le nid pendant 5 à 6 ans.
  • Menaces : La pollution qui reste bloquée dans les sédiments est d’autant plus fatale aux larves qu’elles vivent plusieurs années enfouies.
  • À savoir : Lors de la métamorphose des larves en adulte, lorsque celles-ci quittent le nid, des yeux apparaissent et le tube digestif s’atrophie.
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Le saumon atlantique (Salmo salar)

    Poisson grand migrateur

    Il voyage de la Corrèze à l’Atlantique Nord puis retourne se reproduire dans sa rivière natale.

    Pêche interdite

  • Historique :  Le bassin versant de la Corrèze accueillait le saumon comme beaucoup d’affluents de la Dordogne.

    La disparition de cette espèce a été progressive tout au long du 20° siècle, notamment par l’édification de barrages et seuils infranchissables.

    Dès lors, les reproducteurs ne pouvant plus rejoindre les frayères situées sur les têtes de bassin, le sort de l’espèce était scellé.

    Depuis trente ans,  un plan de réintroduction du saumon sur l’axe Dordogne vise à restaurer les conditions de vie de l’espèce.

    Sans entrer dans les détails, on peut affirmer

    – que les barrages du Bergeracois constituent encore un obstacle trop important à la migration de la mer vers le bassin versant de la Dordogne, Corrèze comprise.

    Exemple au 13/ 10/2017 : 238 saumons arrivent à franchir à Tuilières mais seulement 106 arrivent à franchir Mauzac, cherchez l’erreur !)

    – que les travaux engagés pour le saumon bénéficient à toutes les espèces de poissons

    – que des grands salmonidés (saumons, grosses truites, les deux ?)  se reproduisent régulièrement vers Tulle

    – qu’un saumon a été retrouvé mort dans la Corrèze à Tulle

    Des raisons d’espérer le retour du roi des poissons d’autant plus que des seuils ont été supprimés dans Tulle. Affaire à suivre donc.

  • Taille réelle adulte : Elle dépend de la longueur du séjour en mer, de 60 cm à 1 m.
  • Habitat : Le saumon ne vient autour de Tulle  que pour se reproduire. Pour le frai, il recherche des gravières de novembre à janvier. Les jeunes saumons, nommés tacons, vivent dans les radiers rapides.
  • Nourriture : Seuls les jeunes saumons se nourrissent en eau douce. Ils sont carnivores et mangent surtout des invertébrés (larves d’insectes, crevettes d’eau douce, vers).
  • Reproduction : Sur la Corrèze, on pêche parfois des tacons qui ressemblent à une truite fario. Les tacons doivent être relâchés précautionneusement !

    Pour ne pas les confondre, rien ne vaut un bon dessin:

     

    Avec l’aimable autorisation de.

  • Menaces : Elles sont nombreuses et, souvent, se cumulent : pollutions, obstacles à la migration de la mer vers les frayères, pêche au filet dans les estuaires et en rivière.
  • À savoir :
  • L’ombre a été introduit sur la Corrèze par l’AAPPMA de Tulle. La reproduction naturelle a été confirmée. Les poissons colonisent toute la vallée jusque dans les gorges de Laguénou. Poisson à croissance rapide mais dont les populations sont soumis à des variations importantes

    Une vidéo pour voir les efforts faits par les saumons pour remonter un cours d’eau

    Les bretons en parlent parce qu’ils en ont encore:

    http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/pdf/saumon.pdf

    Sur l’axe Loire-Allier:

    http://www.saumon-sauvage.org/salmo-salar

    Le site de MIGADO qui s’occupe des poissons migrateurs sur l’axe Dordogne:

    http://www.migado.fr/

L'ombre commun (Thymallus thymallus)

  • Taille réelle adulte : Environ 35 à 45 cm.
  • Habitat : L’ombre commun vit dans des eaux fraîches et bien oxygénées. Il adore les fonds caillouteux et peut rester en plein courant. Il peut vivre en groupes et n’a pas besoin de caches, contrairement à la truite.
  • Nourriture : Il se nourrit surtout d’insectes et de leurs larves.
  • Reproduction : Au début du printemps quand l’eau atteint 9°, sur les têtes de radier, l’ombre se reproduit. On peut observer la reproduction dans Tulle. Les œufs sont déposés dans les graviers et éclosent au bout d’une vingtaine de jours à 10°.
  • Menaces : Poisson sensible à la qualité de l’eau et à la température.
     En début de saison de la pêche de la truite, les pêcheurs peuvent écraser les nids. Il faut donc éviter de marcher dans l’eau surtout sur les radiers là où, justement, on a envie de traverser !
  • À savoir : L’ombre a été introduit sur la Corrèze par l’AAPPMA de Tulle. La reproduction naturelle a été confirmée. Les poissons colonisent toute la vallée jusque dans les gorges de Laguénou. Poisson à croissance rapide mais dont les populations sont soumis à des variations importantes
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Le goujon (Gobio gobio)

  • Taille réelle adulte : Environ 10 à 15 cm.
  • Habitat : Eaux claires à fond de gravier mais le goujon peut s’adapter à tout type de milieux y compris les eaux stagnantes. Il vit en bancs. Au sens strict des cours d’eau de première catégorie, il n’est pas une espèce accompagnatrice de la truite car il supporte des eaux plus chaudes.
  • Nourriture : Le goujon fouille le fond à la recherche de larves, mollusques ou vers qu’il découvre grâce à ses deux barbillons.
  • Reproduction : D’avril à juillet mais chez nous plutôt en mai-juin. Les mâles ont des sortes de petits boutons sur le crâne (tubercules nuptiaux). Les œufs incubent deux à quatre semaines.
  • Menaces : Sensible à la dégradation des milieux aquatiques mais le goujon n’est pas menacé chez nous.
  • À savoir : Le goujon émet des sons qui lui permettent de communiquer avec les autres individus du banc. Populations de goujon très fluctuantes, par exemple, il y a eu une très bonne reproduction en 2016.
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